Le beaujolais n'est pas qu'un vin, c'est aussi un pays, avec ses femmes et ses hommes, et ses paysages magnifiques.
20 septembre 2010
Au sein d’une troupe de vendangeurs.
Pour ce samedi, la météo ne nous annonçait pas une très belle journée. Dans les vignes au pied du Mont Brouilly, il a certes fait moins chaud que vendredi, mais la journée fut fort agréable pour qui l’a passée dans le vignoble à couper le raisin ou à porter la hotte. Un peu frais peut-être le matin, mais un rayon de soleil très agréable l’après-midi. Un fruit juste à point. Très peu de pourriture ou de raisins verts.
Des retraités, des étudiants, des chômeurs. Des Français, des Sénégalais, un Indien. Pas de Roms cette année, du moins dans la vigne où je me trouvais.
Il y eut des moments, dans la journée, où le corps clamait sa souffrance, à force d’être courbé, la tête dans le cep….mais quelle satisfaction, à table pour le déjeuner, ou le soir au moment de ranger seaux et serpettes, d’avoir côtoyé des gens que l’on ne connaissait pas, qu’on ne reverrait certainement jamais, mais avec lesquels on a partagé, l’espace de quelques heures, des moments de convivialité et de travail.
On revit encore, pendant cette période des vendanges, cette fraternité, comparable à la fraternité d’armes de jadis, que l’on ne retrouve malheureusement plus guère dans la vie de tous les jours.
Car dans les vignes il y a des vendangeurs qui viennent de diverses régions de France, voire de l’étranger, pour « faire les vendanges », mais on y croise aussi le viticulteur et ses parents, ses amis, ses connaissances, qui viennent, parfois juste une journée, comme s’ils effectuaient un pèlerinage ou un retour aux sources, pour participer à cette récolte et, quelque part, à l’élaboration de ce doux breuvage qu’est le vin. Ainsi, on rencontre aussi bien des chômeurs que des patrons, des jeunes comme des vieux, des gens de gauche comme des gens de droite, des gens heureux et des gens malheureux. Et on partage ces moments sans pour autant s’immiscer dans la vie des autres, mais en prenant un peu de leur souffrance, en donnant un peu de notre joie de vivre, ou inversement. On PARTAGE le verre d’eau ou de vin, le casse-croûte ou le repas. On s’échange regards et sourires, on parle de tout, de rien.
Espérons que le vin soit bon cette année, et surtout qu’il permette à nos viticulteurs de poursuivre leur travail de longues années encore.
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